Name, job, city / Prénom, nom, job, ville

Devanne Pena, Architect and Co-founder of The Livelihood Neighborhood, Fayetteville, North Carolina, USA. / Devanne Pena, architecte et co-fondatrice de The Livelihood Neighborhood. J’habite à Fayetteville en Caroline du Nord aux États-Unis.

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When presented even with the smallest opportunity, we can stretch it and make something wonderful. We are hustlers!

My background / Mon parcours

Since I can remember, I’ve always wanted to be an architect. I can only say that it was part of my God-given purpose, because I never knew any architects or had much exposure. However, I have always had a person along the way that opened a door. It was not the easiest path, and I struggled to convey my designs in a way that was acceptable; I always felt like I didn’t belong in architecture schools. The majority of the other students were white and from middle and upper class backgrounds. I felt ostracised, but I did have one friend who was truly there for me and we are still best friends today. She was one of the first people who congratulated me when I earned my license to practice architecture.

In the United States, you had to complete at least 5 years of university studies, 5,600 professional office hours and 7 intensive exams. The average age for an architect to become licensed is 32 and I completed my last exam on 2 days before my 27th birthday, and 5 years ahead of schedule. I became the 3rd black woman to become a licensed in architect in the history of Austin, Texas and the 375th living black female architect in the country. I believe people who have experienced hardship and a difficult upbringing have a different set of skills and determination. I didn’t realize when I was in school, but now I realize that my struggles were not just about endurance but about truly believing that I could do it, despite the naysayers.

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Si je me souviens bien, j'ai toujours voulu être architecte. Je pense que c’est une graine que Dieu a plantée en moi comme faisant partie de ma mission sur terre, car je n’ai jamais connu d’architecte et je n’ai jamais été exposée à ce secteur. Cependant, j'ai toujours eu une personne qui m’a aidé à ouvrir la porte. Ce n’était pas la voie la plus facile et j’ai eu du mal à exprimer mes desseins d’une manière conventionnelle. J'ai toujours eu le sentiment de ne pas avoir ma place dans les écoles d'architecture. La majorité des étudiants étaient blancs et provenaient des classes moyennes et supérieures. Je me sentais exclue, mais j'avais un ami qui était vraiment là pour moi et aujourd’hui nous sommes toujours les meilleurs amis du monde. Elle a été l'une des premières personnes à me féliciter lorsque j'ai obtenu ma licence de pratique d’architecture.

Aux États-Unis, vous devez compléter au moins 5 années d'études universitaires, 5600 heures de travail au sein d’un cabinet professionnel et 7 examens intensifs. L'âge moyenne à laquelle un architecte devient licencié est de 32 ans et j'ai passé mon dernier examen deux jours avant mon 27ème anniversaire et 5 ans avant la date prévue. Je suis devenue la 3ème femme noire à devenir architecte diplômée dans l'histoire d'Austin, au Texas et la 375ème femme noire architecte vivante du pays. Je crois que les personnes qui ont traversé des difficultés et ont lutté pour leur éducation ont des compétences et une détermination différentes. Je ne savais pas quand j’étais à l’école, mais maintenant je me rends compte que mes luttes n’étaient pas seulement là pour renforcer mon endurance, mais pour vraiment forger en moi la croyance que je pouvais le faire, malgré tous les obstacles.

My best childhood memory / MON SOUVENIR D’ENFANCE LE PLUS MARQUANT

I was born in New Bedford, Massachusetts, where most Cape Verdeans are in the US, but moved to Fayetteville, North Carolina at the age of 8. Up north in Massachusetts, houses are expensive and my mother, being a single parent of 2, could not afford to buy one. We moved sometimes multiple times a year around New Bedford from apartment to apartment, but then she took a chance and moved to North Carolina. She sent us to our father’s that summer and at the end said, hey we live in North Carolina now. I didn’t even know where it was on the map! It was sad because we never got to say goodbye to our friends and family, and we were not immediately able to go back and visit. Like all Cape Verdeans, my cousins were my best friends, so it was hard to go from seeing them every day to only once a year. But the time of the year we would go, was my favorite time: Cape Verdean Independence Day and the 4th of July weekend.

Every year in New Bedford there is a Cape Verdean Independence parade that weekend. Our family has had the same spot on the sidewalk for more years than I can remember; since independence I imagine! And after, we all go to one of my aunts for a cookout.

The 4th of July is America’s Independence Day, but more importantly my grandmother’s birthday. We would stay with my grandmother for a week. I would go to my cousins’ houses, but the majority of time I was sitting next to Ma watching TV or watching her cook. I learned how to cook because of her. When she passed away, I couldn’t bring myself to go into her house for a year, and when I did everything was cleared out. I was so sad because I felt that I missed out on taking a piece of her with me. It was a couple of years later when I attempted to make her munchup. Now, I know the majority of Cape Verdeans call it cachupa, even my father’s side of the family. And when it’s fried, I do too. But what my grandmother made was munchup and I will never be ashamed to call it that! People have told me that’s not what it’s called and I could care less...fight me! LOL My Ma’s munchup was the best, and when I made it a few years after she passed, it tasted JUST like hers; I almost cried because that’s what she gave me.

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Je suis né à New Bedford, dans le Massachusetts, où se trouvent la plupart des capverdiens vivant aux États-Unis. Mais à l’âge de 8 ans, j’ai déménagé à Fayetteville, en Caroline du Nord. Dans le nord du Massachusetts, les maisons coûtent cher et ma mère étant mère célibataire ne pouvait pas se permettre d’en acheter une. Il nous est arrivé de déménagé plusieurs fois par an, allant d’appartements en appartements dans la ville de New Bedford. C’est pourquoi ma mère a décidé de tenter notre chance en Caroline du Nord.

Je me souviens, elle nous a envoyé chez notre père cet été là et c’est comme ça que nous nous sommes retrouvés à vivre en Caroline du Nord. À l’époque, je ne savais même pas où ça se trouvait sur la carte ! Nous étions tristes car nous n’avons pas pu dire au revoir à nos amis et à notre famille et nous avons mis du temps avant de revenir visiter New Bedford. Comme pour la plupart des capverdiens, mes cousins étaient mes meilleurs amis. C’était donc difficile de les voir qu’une fois par an au lieu de tous les jours comme on avait l’habitude. Mais heureusement lorsqu’on se voyait c’était pendant ma période préférée : le jour de l’Indépendance du Cap-Vert et le week-end du 4 juillet (indépendance des États-Unis).

Chaque année à New Bedford, un défilé de l’indépendance capverdienne a lieu. Notre famille s’est toujours assise au même endroit lors du défilé, aussi longtemps que je me souvienne on a toujours eu la même place. Et après, nous allons tous chez une de mes tantes pour un repas de famille. Le 4 juillet est le jour de l’indépendance des États-Unis, mais surtout l’anniversaire de ma grand-mère. Nous restions avec ma grand-mère pendant une semaine. J'allais chez mes cousins, mais la plupart du temps, j'étais assise à côté de mamie, en regardant la télévision ou en l’observant cuisinier. J'ai appris à cuisiner grâce à elle. Quand elle est décédée, je n’ai pas pu me résoudre à retourner dans sa maison et ce pendant un an et ensuite tout a été nettoyé chez elle. J'étais si triste parce que j'avais l'impression de ne pas avoir emportée un bout d’elle avec moi.

Quelques années plus tard, j'ai essayé de cuisiner la recette de « munchup » qu’elle m’a apprise. Maintenant, je sais que la majorité des capverdiens l’appellent cachupa, même du côté de mon père. Et quand c’est frit, moi aussi je l’appelle cachupa. Mais ce que ma grand-mère cuisinait c’était bien du munchup et non je n'ai pas honte de l’appeler comme ça ! Les gens aiment bien me dire que ce n’est pas comme ça qu’on l’appelle mais moi je n’en ai rien à faire haha. Je reste sur mes positions ! Le munchup de ma grand-mère était le meilleur, et quand je l'ai refait quelques années après son décès, il avait le MÊME goût que le sien. J'ai presque pleuré parce que c'est quelque chose de précieux qu’elle m’a transmise.

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What motivated me to take my first trip to CABO VERDE / Ce qui m’a motivé à entreprendre mon premier voyage au Cap-Vert

I realized that I am unstoppable. Even writing that is an act of fearlessness. I think finding motivation to reach your dreams is filled with small acts of fearlessness as well as faith. I remember feeling overwhelmed because I felt my dreams were so big and I could just make my rent so how was I even going to get there at all? I’ve learned to rely on my faith so much that I focus on what I need to focus on and the rest just fills in. Two quotes I heard from Iyanla Vanzant (an African-American life coach and spiritual teacher) that helped solidify that motivation, that helped me get to Cape Verde and so much more are: “the finger of God won’t point where the hand of God is not making a way” and “you cannot fail with pure intentions”. My intention was purely, I want to build in Cape Verde. I remember being afraid to say it out loud, and I remember the first time that I did, so afraid of what the person I was telling would think. I wasn’t an architect then, it was before I ever even worked at a firm, but that was my intention and I stuck to it. After saying it over and over, the details started to fill in. I was working at a corporate firm, as a licensed architect and I saw that I was going as far as I could with that and had to take another leap of faith. I am going to build in Cape Verde, I told myself. What was the 1st step? What can I do right now? I can visit. I can see how people organize their lives, what buildings look like, what the specific needs are, talk to the people - I need to learn kriolu.

I quit my job at the top firm in Austin, Texas, I found a Brazilian-Portuguese teacher (the closest I could find), I bought a lesson book and self-instructed, and I then went! I spent the majority of my time in Praia, with Izilda’s family and that’s where I learned the most about Cape Verde - the language, the foods, the family life; it was one of the greatest experiences in my life, and they accepted me, as Cape Verdeans do, as family. This was made even more important to me because I was not able to find my family in Brava. I found out so much information; they are from a small village called Traz di Cova, I walked the footpaths my great-grandparents once walked; it was a spiritual experience. I went over so many graves in the graveyard, poured over a borrowed large family tree of the families on the island, I talked to elders all around, but in the end I wasn’t able to find my family. It was sad, but I still have hope. I will come back with more information and visit the church office and try to find the death certificates of my great-great grandparents because they have the grave numbers marked on them. Finger’s crossed and prayers up!

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I realized that I am unstoppable.

J'ai réalisé que rien ne pouvait m’arrêter. Et l’écrire comme ça noir sur blanc est déjà un acte fort. Je pense que pour trouver la motivation de réaliser ses rêves, on doit passer par ces petits actes de courage et de foi. Je me souviens m'être parfois sentie dépassée parce que mes rêves me paraissaient être si grands. Alors que je pouvais à peine payer mon loyer, je me demandais comment allais-je bien pouvoir y arriver ?

J'ai vraiment appris à me fier à ma foi et maintenant je sais me concentrer sur le moment présent car je sais que le reste viendra. Il y a deux citations de Iyanla Vanzant, une coach de vie afro-américaine, qui m'ont aidé à renforcer cette motivation et me pousser à entreprendre ce voyage au Cap-Vert sont : « Le doigt de Dieu ne pointe pas là où la main de Dieu ne va pas déblayer le chemin » et « Vous ne pouvez pas échouer lorsque vos intentions sont pures ». Mon intention était pure, je souhaite construire au Cap-Vert.

Je me souviens d’avoir eu peur de le dire à haute voix, et je me souviens de la première fois que je l'ai fait. J’avais tellement peur de ce que les gens pouvaient penser. À l’époque, je n’étais pas architecte, c’était avant même d’avoir pu travailler au sein d’un cabinet, mais c’était mon intention et j’y tenais dur comme fer.

Après avoir répété mon intention maintes et maintes fois, les détails ont commencé à apparaître. Après avoir travaillé quelques temps dans une entreprise en tant qu'architecte agréé, je me suis rendue comme que j’avais fait le tour de mon poste et qu’il était temps de faire le grand saut.

Mon souhait était de construire au Cap-Vert, dès lors quelle était la première étape, par où je pouvais commencer ? Je peux visiter. Je peux voir comment les gens organisent leur vie quotidienne, à quoi ressemblent les bâtiments, quels sont les besoins de la population, commencer à parler aux gens même si pour cela, je devais apprendre le « kriolu » (le créole).

J'ai quitté mon emploi dans la firme la plus en vue à Austin, au Texas, j'ai trouvé un professeur de brésilien-portugais (le plus proche que j'ai pu trouver), j'ai acheté un livre de cours de créole et j'ai commencé à apprendre par moi-même, puis je suis partie !

J’ai passé la majorité de mon temps à Praia, dans la famille d’Izilda, et c’est là que j’ai le plus appris sur le Cap-Vert : la langue, la nourriture, la vie de famille etc. Ce fut l'une des plus grandes expériences de ma vie et ils m'ont accepté comme les capverdiens savent si bien le faire, et m’ont fait me sentir à la maison. Avoir eu cette expérience de famille était d’autant plus importante pour moi car je n’ai pas réussi à retrouver ma famille sur l’île de Brava.

J’ai découvert beaucoup d'informations. Ils viennent d'un petit village appelé Traz di Cova. J'ai parcouru les sentiers que mes arrières grands-parents avaient empruntés, c'était une expérience spirituelle. J’ai parcouru tant de tombes dans le cimetière, examiné notre arbre généalogique et celle de quelques familles de l’île, j’ai parlé à des anciens tout autour, mais en fin de compte, je n’ai pas été capable de retrouver ma famille. J’étais triste mais j'ai encore de l'espoir. Je reviendrai avec plus d'informations et visiterai l’église du village pour essayer de trouver les certificats de décès de mes arrière-arrière-grands-parents car ils répertorient les numéros des tombes. Je croise les doigts et continue de prier !

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The first thing I did when I arrived / La première chose que j’ai fait en arrivant

My original plan was to save up to go to Cape Verde, then I realized I could buy flights to 9 other countries for the same price as the direct ticket. So, before Cape Verde, I went to England (where I stayed with Izilda, the lovely founder of Nos é Criolas!), Portugal and the Canary Islands. I had been traveling for a whole month. The Canary Islands were FREEZING cold, so when I arrived in Sal the first thing I did was take in the warm sun. This sounds beautiful and is actually the second thing I did. The first thing I did was freak out because it was the 1st time practicing kriolu in real life and I had to exchange money get a sim-card and a taxi. I was proud of myself and I did it well enough to get to where I needed to go and even got my taxi driver to lower the price; small triumphs.

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Mon plan initial était d'économiser pour aller au Cap-Vert, puis j'ai réalisé que je pouvais acheter des vols pour 9 autres pays au même prix que le billet direct. Donc avant le Cap Vert, je suis allée en Angleterre (où je suis restée avec Izilda, la charmante fondatrice de Nos é Criolas !), au Portugal et aux îles Canaries. Ça faisait un mois que j’étais sur la route. Les îles Canaries étaient GLACIALES, alors quand je suis arrivée à Sal au Cap-Vert, la première chose que j'ai fait a été de prendre un bon bain de soleil. En y réfléchissant maintenant, ce n’était pas la première chose que j’ai fait. En vrai, la première chose que j'ai fait c’était de paniquer parce que pour la toute première fois que je pratiquais le kriolu dans la vie réelle et que je devais échanger de l'argent pour obtenir une carte SIM et un taxi. J’ai réussi à le faire et prendre un taxi pour arriver à ma destination. J’ai même réussi à négocier un rabais avec le chauffeur. J'étais fier de moi et de mes petites victoires

In my opinion what brings us together and contributes to our Cape Verdean identity / A MON AVIS, CE QUI NOUS RASSEMBLE ET QUI FAIT DE NOUS UN PEUPLE

Humble beginnings. I think all of us have had to overcome a lot, and especially our parents and grandparents. I think if we look at the achievements of our elders and then ours, the achievement is so big in such a short amount of time. For example, my great-grandparents never went to school, but came over to America. My grandparents went to school until about 7 or 8 years old then had to work to survive and raised a big family, my mother was the 1st in her family to finish university and became a teacher, and I am an architect!  And looking at the big picture, we come from enslaved people. The progress is irrefutably black excellence. I think we produce many talents because we know what it is like to struggle and when presented even with the smallest opportunity, we can stretch it and make something wonderful. We are hustlers!

Nos débuts très humbles. Je pense que nous, les capverdiens, avons tous dû surmonter beaucoup de difficultés, en particulier nos parents et nos grands-parents. Je pense que si nous examinons les réalisations de nos aînés, puis des nôtres, nous pouvons voir que nous avons accompli tellement de choses en si peu de temps. Par exemple, mes arrière-grands-parents ne sont jamais allés à l'école, mais ils sont venus en Amérique. Mes grands-parents sont allés à l'école jusqu'à l'âge de 7 ou 8 ans, puis ont dû travailler pour survivre et élever une grande famille.

Ma mère était la première de sa famille à terminer l'université et devenir professeur, et quant à moi, je suis devenue architecte ! Et si on revient des centaines d’années en arrière, nos ancêtres étaient des esclaves. Le progrès accompli est une preuve irréfutable de notre excellence noire. Je pense que nous produisons beaucoup de talents parce que nous savons ce que c’est que de lutter et lorsque la moindre opportunité se présente, nous savons la saisir et la transformer en quelque chose d’extraordinaire. Nous sommes des survivants et des battants !

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The last word I said in creole / LE DERNIER MOT QUE J’AI DIT EN CRÉOLE

BRIGADU (for the birthday love on Facebook). I made so many friends in Cape Verde, I love keeping up with them, and it “djuda-m ki n lembra na kriolu”, it helps me remember my creole.

BRIGADU (pour tous les beaux messages d’anniversaire que j’ai reçu sur Facebook). Je me suis fait tellement d’amis au Cap-Vert, j’adore les suivre et c’est djuda-m ki n lembra na kriolu, ça m’aide à ne pas oublier le créole.

The last song on which I danced to / LA DERNIÈRE CHANSON SUR LAQUELLE J’AI DANSÉ

“Mooo” by Doja Cat - my best friend and I just road-tripped to Carolina Beach for Labor Day and that was the anthem. *Disclaimer* it is a ridiculous and addictive song and may possibly be in your head forever.

“Mooo” de Doja Cat - mon meilleur ami et moi sommes allés à Carolina Beach pour la fête du Travail et c'était l'hymne de notre weekend. *Attention* c'est une chanson ridicule et addictive et va sûrement rester dans votre tête pour toujours.

My greatest pride and my biggest lesson / MA PLUS GRANDE FIERTÉ ET MA PLUS GRANDE LEÇON

I am responsible for making my own peace and no one else. Not a romantic partner, not a job, not even family. I am responsible for providing it but also protecting it, always. If there is chaos on the inside, you can’t accomplish anything - you can plough through the situation to get the job done, but there will always have to be recourse to repair what you’ve ignored. My biggest lesson was to make my peace when there is chaos on the outside. I always knew how to keep the peace- not speak up in order to not spark an argument, or because you ‘know’ there is nothing but defeat on the other side. I thought I was making peace when I was being direct with my feelings but disregarding the feelings of others when they’ve wronged me. But there was still a nagging inside me that I handled the situation wrong - even though it felt good at the time to ‘pop off at the mouth’. It is not my job to do that; it’s an energy-output that doesn’t align with how I view myself.

People are going to make mistakes, you have to choose your battles and not take everything like a personal slight. I am trying to look at people’s “bad behaviour” truly as something personal to them, and when I react in ways that I am not proud of, I have to look at why that is, and try to understand that “trigger” so I can be a better person to myself and to the people around me. I find that every step in raising my awareness of where others are coming from, I raise my self-awareness.

Now, if that person is exhibiting no change in toxic behaviour they get BLOCKED real quick- but for the ones that deserve to be in my life, I will continue to approach them with love. If that takes me backing away to process my feelings first - I do it. The energy I worked hard to cultivate has to be tended to first before I set somebody straight, with love. I’m very proud of my ability to do this; I set the intention, and worked very hard to integrate it into who I am. I still slip up, and even start to doubt my own character, but forgiveness of self is the elixir.

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Je suis responsable de ma propre paix intérieure et personne d'autre. Pas un partenaire romantique, pas un travail, pas même la famille. Je suis responsable de la créer moi-même, mais aussi de la protéger, à chaque instant. Si le chaos règne à l’intérieur de vous, vous ne pouvez rien accomplir - vous pouvez survoler la situation et faire le travail en surface, mais un jour ou l’autre il faudra tacler les émotions que vous avez ignorées.

Ma plus grande leçon était d’apprendre à trouver la paix dans un monde extérieur en agitation constante. J’ai toujours su garder mon calme - ne pas parler pour ne pas déclencher une dispute, ou parce « gagner » la dispute ne vous mènera à rien. Avant, je pensais qu’il fallait laisser libre cours à ce qui me passait par la tête, mais en faisant cela je ne faisais pas attention aux sentiments des autres. Laisser éclater sa colère peut faire du bien sur le moment, mais ensuite on se rend compte que c’est une perte d’énergie. Ce n’est pas mon rôle de faire cela et ce n’est plus un espace dans lequel je souhaite évoluer.

Les gens vont faire des erreurs, vous devez donc choisir vos batailles et ne pas tout prendre personnellement. J'essaie de considérer le « mauvais comportement » des gens comme quelque chose qui n’a rien à voir avec moi. Et lorsque je réagis d'une manière dont je ne suis pas fière, je dois chercher à comprendre pourquoi.  Je dois tenter de comprendre ce qui déclenche ces réactions de ma part afin de devenir une meilleure personne, à la fois pour moi-même et pour les autres. Je trouve que chaque étape dans la prise de conscience du comportement des autres m’aide et mieux me comprendre.

Maintenant, si cette personne ne présente aucun changement dans son comportement toxique, elle est très vite BLOQUÉE - mais pour ceux qui méritent d'être dans ma vie, je continuerai de les aborder avec amour. Si je dois prendre du recul pour d’abord comprendre mes émotions, je le fais. L’énergie que j’ai travaillé dur pour cultiver est ma priorité et je suis fière de ma capacité d’aborder les choses avec sérénité. Certes, je n’y parviens pas toujours et parfois je doute de moi, mais pratiquer le pardon avec soi-même est la démarche à suivre.

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The best advice my mom gave me / LE MEILLEUR CONSEIL QUE MA MÈRE M’AIT DONNÉ

YOU HAVE TIME.

My mom told me at the age of 26 she felt older than she does now. She met my dad in Boston, when she was a model (my mom is beautiful)! He swept her off her feet, he was Cape Verdean and she found comfort in that - but she slowly saw his true colors. He would tell her she was getting old (he is 11 years older), and when she had my older sister he would tell her she was fat. He had to control every aspect of her life. She was so young yet felt like she was trapped and her life was over. She stayed with him for 5 years and left him when she was pregnant with me. She went back to school and became a teacher. When she was 38, she needed a fresh start and dreamed of owning a home.

Without any support system, she moved by herself down to North Carolina and started working as a teacher, the only black teacher in one of the poorest areas in the state. Being abruptly detached from family was hard - Fayetteville is a 13-hour drive from New Bedford, and we struggled financially. Sometimes food was scarce. But I understand now as a woman, that she did what she thought was necessary and how she felt God was directing her. She is the most faith-driven and determined person I have ever known, and I am my mother’s daughter.

Don’t know when you want to have children or even do it at all? Don’t know if you want to get married or invest into your dream? HAVE FAITH IN YOUR DIVINE TIMELINE & BREATHE.

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VOUS AVEZ LE TEMPS.

Ma mère m'a dit qu’à l'âge de 26 ans qu'elle se sentait plus âgée qu'elle ne se sent aujourd’hui. Elle a rencontré mon père à Boston, quand elle était mannequin (ma mère est une très belle femme) ! Elle est tombée sous le charme. Il était capverdien et elle a trouvé du réconfort dans cela - mais au fur et à mesure de leur relation, elle a commencé à voir son vrai visage. Il lui disait qu'elle vieillissait (il a 11 ans de plus qu’elle) et quand elle a eu ma sœur aînée, il lui disait qu'elle était grosse. Il se sentait le besoin de contrôler chaque aspect de sa vie. Elle était si jeune et pourtant se sentait piégée comme si sa vie était finie. Elle est restée avec lui pendant 5 ans et l'a quitté lorsqu'elle était enceinte de moi. Elle est retournée à l'école et est devenue enseignante. À 38 ans, elle avait besoin d'un nouveau départ et rêvait d’acheter une maison. Nous avons changé pas mal d'appartements à New Bedford, mais dans le sud, l'achat d'une maison était plus abordable. Sans aucun système de soutien, elle a déménagé toute seule en Caroline du Nord et a commencé à travailler comme enseignante, la seule enseignante noire dans l'une des parties les plus pauvres de l'État.

Être brusquement détaché de la famille était difficile - Fayetteville se trouve à 13 heures de route de New Bedford et nous avons traversé des difficultés financières. Parfois, on avait à peine de quoi manger à la maison.

Mais maintenant je la comprends mieux. En tant que femme, elle a fait ce qu'elle pensait être nécessaire et ce que Dieu l’encourageait à faire. C’est une femme de foi, la femme la plus déterminée que je connaisse et je suis sa fille.

Vous ne savez pas quand vous voulez avoir des enfants ou même si vous en voulez tout court ? Vous ne savez pas si vous voulez vous marier ou investir dans votre rêve ? AYEZ FOI EN VOTRE PROPRE PARCOURS ET RESPIREZ, VOTRE TEMPS VIENDRA.

My advice to all the criolas around the world / MON CONSEIL POUR LES CRIOLAS PARTOUT DANS LE MONDE

I would say to my “criolamerkanas” of every age: Go to CV and learn kriolu!! Don’t be ashamed if you don’t know our language; it took more than we will ever know for our grandparents and great-grandparents to “make it” in America. People of color were always at a disadvantage; speaking English was the only way to ensure the success of their children. I started learning this year, and now after my trip, I would say I speak like a 5-year-old but, I’m getting there! It has made that longing to know more, much easier. It is the bridge to our culture. It is the history book of our culture. My very talented mother is working on an e-course called Pina and Bean Learn Kriolu! It will also help native kriolu-speakers learn English!

Pa criolas di tudu mundu nta kre fla: whew that was hard *switches back to English* be proud of and tell our whole history... It’s ok to talk about slavery, political imprisonment by the Portuguese, the droughts and the hunger. Understand the relationship colonialism plays in all of it, and that it is of the same string of the colonialism and abandonment of all peoples of African descent around the world. We won’t be around forever and the future generations need to know. No country’s history is perfect. Where Cabo Verde is today is a mark of the resiliency of all of us.

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Je dirais à mes « criolas merkanas » de tout âge : allez au Cap-Vert et apprenez à parler le kriolu !! Il ne faut pas avoir honte de ne pas connaître notre langue, il a fallu beaucoup de sacrifices pour que nos grands-parents et arrière grands-parents « réussissent » en Amérique. Les personnes de couleur étaient toujours désavantagées ; parler anglais était le seul moyen d'assurer le succès de leurs enfants.

J'ai commencé à apprendre le créole cette année et maintenant, après mon voyage, je dirais que je parle comme un enfant de 5 ans, mais j'y arrive ! Cela à renforcer mon désir d’en apprendre plus. Notre langue créole est le pont qui mène à notre culture. C'est le livre d'histoire de notre culture. Ma très talentueuse mère travaille sur un cours en ligne appelé Pina and Bean Learn Kriolu ! Cela aidera également les capverdiens à apprendre l'anglais !

Pa criolas di tudu mundu nta kre fla : *ou la la c’était dur ça, on va s’arrêter là pour mon créole* Soyez fières et racontez toute notre histoire. C’est bien de parler de l’esclavage, de l’emprisonnement politique par les Portugais, de la sécheresse et de la faim. Comprendre la relation que le colonialisme joue dans tout cela, et qu’il est du même ordre que le colonialisme et l’abandon endurés par tous les peuples africains à travers le monde. Nous n’allons pas toujours être là et les générations futures ont besoin de savoir. L’histoire d’un pays n’est pas parfaite. La situation actuelle du Cap-Vert témoigne de notre résilience à tous !

You can find me, follow my journey on / Vous pouvez me suivre sur :

My Personal Instagram / Mon Instagram perso : @archidev

My Dream Project / Mon projet de coeur : @livelyneighbors

My Architectural Work / Mes projets d’architecture : www.devannepena.com

My Family’s “spot” at the CV Independence Parade / Le spot de ma famille tous les ans pendant la parade de l’indépendance.

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