Name, job, city / PRÉNOM, NOM, JOB, VILLE
My name is Cristina Cabral, I am a Multimedia Journalist, documentary filmmaker, Vlogger and Radio Presenter. I live in North West London.
Je m'appelle Cristina Cabral, je suis journaliste multimédia, réalisatrice de documentaire, vloggueuse et présentatrice radio. Je vis au nord-ouest de Londres.
My background / MON PARCOURS
I was born in Portugal, in a small village called Albernoa, located in Alentejo in the south of Portugal. My father moved to Portugal before the Cape Verdean Independence in the early 70s. We were the only black family in the village. It was hard times. People found it difficult to accept us because we had a different skin color and a different culture. I remember that I didn’t want to go to primary school.
When I moved from the secondary school to high school, I choose a humanities course called Communications and technology in Beja. I fell in love with the media world ever since. When I completed high school, I moved to Lisbon where I did a BA in cinema video and communications. However, after 5 years of studies in Lisbon, I couldn’t find any jobs in the industry so I decided to move to the USA.
I consider my story a bit of the Cinderella fairytale because when I arrived in the States, like all the immigrants there, I started from zero. My first jobs were in a variety of roles, very far from the media world. I worked as a cashier, barista, and waitress. Until one day, I was able to find an opportunity to work as a financial reporter at the New York Stock Exchange, in Wall Street. After 5 years in the role, I went back to Portugal to renew my work permit, I decided to visit my brother who lives in London. During my holiday, I found out that I was expecting my first child, and I decided to start a new life in Europe.
Je suis née au Portugal dans un petit village appelé Albernoa, situé à Alentejo dans le sud du Portugal. Mon père à immigré au Portugal juste avant l’indépendance du Cap-Vert dans les années 70. Nous étions la seule famille noire dans le village. C’était des temps difficiles pour nous. A l’époque, les gens avaient du mal à nous accepter à cause de notre couleur de peau et de notre culture qui était différente. Je me souviens, je n’aimais pas trop l’école à cause de cela.
Une fois arrivée à l’université à Beja, j’ai choisi les sciences humaines, plus précisément une classe appelé « Technologie et communications ». J’ai tout de suite eu le coup de foudre pour les médias. Quand j’ai terminé mon lycée, j’ai déménagé à Lisbonne afin de poursuivre une licence en cinéma et communication. Après ma 5ème et dernière année d’études je ne trouvais aucun travail dans mon milieu qui était celui des médias. J’ai donc décidé de déménager aux Etats-Unis.
Mon histoire a un peu des airs de conte de fées. En effet, quand je suis arrivée aux Etats-Unis, j’ai dû repartir de zéro, faire des petits boulots qui étaient très loin de mon domaine. J’ai travaillé en tant que caissière, barista et serveuse. Puis un jour l’opportunité de travailler en tant que reporter financier au New York Stock Exchange à Wall Street s’est présentée.
Au bout de 5 ans dans le rôle, j’ai décidé de retourner au Portugal pour renouveler mon permis de travail. En même temps, je suis allée à Londres rendre visite à mon frère. Quand j’étais sur place, j’ai découvert que j’attendais un bébé. J’ai donc décidé de rester faire ma vie en Europe.
What motivated me to take my first trip to CV / Ce qui m’a poussé à faire mon premier voyage au Cap-Vert
My daughter was the reason why I decided to take my first trip to Cape Verde. Lauryn was 4 years old and one day after school she told me “Mummy, tomorrow is the International day at school, and my teacher said that we need to dress up with traditional clothes from our country and cook African food”. My daughter always thought that I was from Africa, and I had to explain to her that I was born in Portugal and my grandparents are Cape Verdeans. Her questions made me realize that it was time for us to go back to our roots and visit home. At the same time, I was finishing my Broadcast Journalism course. So, I decided to use my story as my major project, a documentary describing our journey back to the motherland.
Honestly, I was born in Europe, but I never felt entirely European, even in London when people ask me where I come from, my answer is always Cape Verde.
Ma fille est la raison pour laquelle j’ai décidé de faire mon premier voyage au Cap-Vert. Lauryn avait 4 ans et en rentrant de l’école un jour, elle m’a dit « Maman, demain c’est la journée internationale à l’école et on nous a demandé de porter nos habits traditionnels et de cuisiner des plats de notre pays en Afrique ». Ma fille a toujours cru que j’étais née en Afrique et j’ai dû lui expliquer que mes grands-parents oui mais que moi j’étais née au Portugal. Cette conversation m’a fait réaliser qu’il était temps pour nous de revenir aux sources et de voyager pour la première fois au pays. En même temps, je finissais mon projet de fin d’études et ça m’a donné une idée : tourner ce projet en un documentaire sur mon retour au pays.
Je suis née en Europe mais pour être tout à fait honnête avec vous, je me suis toujours sentie capverdienne. C’est en tout cas la réponse que je donne ici à Londres quand on me pose la question.
The first thing I did when I arrived / La première chose que j’ai faite en arrivant
The first thing I did when I arrived, was praying. I pray to God to give me the opportunity to walk on the Cape Verdean soil for the first time. I took a deep breath, and I touched my skin, I had an unbelievable spiritual moment. I felt like I was adopted by Portugal, but for the first time, I was meeting my biological mother, Cape Verde.
I arrived in Cape Verde on the 26th of March, and on the 27th it was the celebration of Cape Verdean Women’s Day. The first place I visited, was Cidade Velha. I wanted to see the city where our history started, and to celebrate women empowerment listening to the sounds of my childhood, the batuque.
La première chose que j’ai fait en arrivant c’est de prier. J’ai prié pour que Dieu me donne l’opportunité de marcher sur le sol capverdien pour la première fois. J’ai soufflé un grand coup et j’ai touché ma peau, à ce moment-là j’ai vraiment ressenti quelque chose de spirituel. C’est comme si le Portugal était ma mère adoptive et que là enfin je rencontrais ma mère biologique, le Cap-Vert.
Je suis arrivée au Cap-Vert le 26 mars et le lendemain, le 27, c’était le jour de la femme capverdienne. Le premier lieu que j’ai pu visiter c’était Cidade Velha. Pour moi c’était important de voir le berceau qui a donné naissance à notre histoire. Et je voulais célébrer la force de nos femmes en écoutant les sons de mon enfance, le « batuka ».
What changed in me when you returned from your first trip in CV / Ce qui a changé chez moi depuis mon retour du Cap-Vert
Everything changed. Physically I put on weight, I ate so many foods, and tried so amazing dishes! They were all delicious but now I am on a strict diet. Mentally, I am a new woman. I saw my roots, my family, the relatives that I waited to see my entire life. It was also an honor to realize that my ancestors are relatives of Amilcar Cabral, the Cape Verdean hero. Today, I am a different woman. I am more grateful and much prouder to belong to an incredible culture. I am counting the days to visit Cape Verde again. Being there I had the chance to rediscover my “Cape Verdianity”, and feel with certainty that I was, in fact, a “creola” since the day I was born.
Tout a changé chez moi, à commencer par le physique. J’ai pris du poids car j’ai mangé tellement de bons petits plats ! Je voulais tout tester mais maintenant je suis un régime strict ! Mentalement, je suis devenue une autre femme. J’ai enfin retrouvé mes racines, ma famille et mes proches, un moment pour lequel j’ai attendu toute ma vie. C’était également un honneur d’apprendre que mes ancêtres appartiennent à la famille d’Amilcar Cabral, notre héros national.
Aujourd’hui je suis une femme nouvelle, une femme reconnaissante et fière d’appartenir à une telle culture. Je compte les jours jusqu’à mon prochain voyage au Cap-Vert. Là-bas j’ai pu redécouvrir ma « capverdianité » et obtenir la certitude que oui je suis creola depuis le jour où je suis née.
How did I keep the bond with CV while never stepping foot in the country / Comment j’ai gardé le lien avec le CV même si je n’y avais jamais mis les pieds
My parents are from Órgãos (a municipality in Santiago island), “Boca Larga, Badio pe ratxado”, very rooted. I remember since I was born, my dad used to play Funana on Sundays, my mum always cooked catchupa and congo. And we used to travel to Lisbon for funerals or to visit my aunties in Amadora. My mother used to be a member of a batuque group, and she always sang the music and kept those memories alive inside our home. My parents spoke creole only inside the house, but we usually reply in Portuguese. They wanted us to speak fluently Portuguese too. But as a daughter of Cape Verdeans, my parents always told me off in creole, mostly in supermarkets when I had the courage to pick up something without hearing the magic word “yes”.
Mes parents viennent d’ Órgãos, municipalité sur l’île de Santiago. Ils sont ce qu’on appelle « boca larga, badio pe ratxadoe », ce qui veut dire terre à terre. Je me souviens depuis ma tendre enfance, mon père avait l’habitude de jouer du funana tous les dimanches. Et ma mère cuisinait le catchupa et le congo. On avait aussi l’habitude de voyager à Lisbonne pour visiter la famille ou bien pour des occasions importantes. Ma mère faisait partie d’un groupe de « batuka », elle chantait tout le temps dans la maison et faisait en sorte que toute la maison garde la tradition. Mes parents nous parlaient en créole capverdien et la plupart du temps, nous on répondait en portugais. Pour eux, c’était important que l’on sache bien parler le portugais. Mais je me souviens qu’ils n’hésitaient pas à employer le créole pour nous réprimander dès qu’on faisait une bêtise dans les magasins.
My best childhood memory / MON SOUVENIR D’ENFANCE LE PLUS MARQUANT
When I was baptized. I remember that my godfather and my aunt's where in my house. It was an amazing party, 100% Cape Verdean: the tradition, the food, the music, and family members singing and dancing.
Mon baptême. Je me souviens de mon parrain et de mes tantes à la maison. C’était une fête 100% capverdienne, la musique, la nourriture, les traditions, la famille en train de danser et chanter. Bref, tout !
The last word I said in creole / LE DERNIER MOT QUE J’AI DIT EN CRÉOLE
“Kampion” meaning champion. / « Kampion » ce qui veut dire, champion.
The best advice my mom gave me / LE MEILLEUR CONSEIL QUE MA MÈRE M’AIT DONNÉ
My mom always told me to believe in myself and to not be scared to fight for my dreams.
Ma mère m’a toujours dit de croire en moi, de ne pas avoir peur et de me battre pour mes rêves !
My greatest pride and my biggest lesson / MA PLUS GRANDE FIERTÉ ET MA PLUS GRANDE LEÇON
My greatest pride are my children, they are the reason for everything I do. They keep me motivated. Even in the darkest moments, their smiles are the light at the end of the tunnel.
My biggest lesson was when my youngest child and I nearly died. I was 35 weeks pregnant with a high stage of pre-eclampsia, diabetes and high blood pressure. My placenta also stopped working. I prayed to God I made the promise that if he saves my son’s life, I would become another person and not complain about anything. I am really grateful that my little fighter survived and today he is a strong baby. That moment in my life taught me a lesson, we need to be more grateful and live life in harmony.
Ma plus grande fierté ce sont mes enfants, ils sont la raison de tout ce que j’entreprends. Ils me gardent motivée. Et même dans les moments les plus difficiles, un simple sourire de leur part, suffit pour tout éclairer.
Ma plus grande leçon, c’est quand moi et mon plus jeune bébé, nous avons failli mourir. J'étais enceinte de 35 semaines avec un stade élevé de pré-éclampsie, de diabète et de l’hypertension, et mon placenta avait cessé de fonctionner correctement. J’ai prié Dieu et je lui ai fait la promesse que s’il sauvait la vie de mon fils, je deviendrai une autre personne et que j’arrêterai de me plaindre. Je suis très reconnaissante que mon petit champion s’en soit sortie et qu’il soit aujourd’hui un petit garçon en pleine forme. Ce passage dans ma vie m’a appris une leçon, nous devons être plus reconnaissant et vivre la vie en harmonie.
The last song on which I danced to / LA DERNIÈRE CHANSON SUR LAQUELLE J’AI DANSÉ
The last song on which I danced to it is from Lura “Sabi dimas”. I can’t contain myself when I listen that song! Haha.
La dernière chanson sur laquelle j’ai dansé c’était « Sabi Dimas » de Lura. Je ne peux pas rester en place quand j’écoute cette chanson.
In my opinion, what brings us together and contribute to our Cape Verdean identity / A MON AVIS, CE QUI NOUS RASSEMBLE ET QUI FAIT DE NOUS UN PEUPLE
I traveled the world but I never met any community that has the same identity as the Cape Verdean community. We are a unique kind, there is no one like us. The fact that we have this notion of “Morabeza”, a word that can’t be translated and means hospitality, to receive well your guests, really says a lot about us. We like to keep our traditions alive, and even if we are not physically in the homeland, we preserve our identity through music and food for example. We are a very happy people. We are positive souls and hard-working human beings. We are Cape Verdeans.
J’ai voyagé partout dans le monde mais je n’ai jamais vu une communauté telle que la nôtre. Nous sommes vraiment uniques. Le fait que nous ayons cette « morabeza », un terme que l’on n’arrive pas à traduire et qui veut dire avoir le sens de l’hospitalité, la qualité de bien recevoir ses invités, en dit long sur notre culture. C’est très important de garder cette culture et nos traditions en vie. Surtout lorsque vous regardez la diaspora capverdienne partout dans le monde, on préserve notre culture à travers la musique et la gastronomie par exemple. Nous sommes un peuple toujours joyeux avec un esprit très positif et très travailleur. Nous sommes capverdiens, tout simplement.
My advice to all the criolas around the world / MON CONSEIL POUR LES CRIOLAS PARTOUT DANS LE MONDE
My advice to all the criolas around the world is to not be scared to follow your dreams and to let your voices be heard. As women, we are stronger together. So, let’s join forces and fight for a better world. We don’t need to compete with each other on who is the most beautiful or the most successful, we need raise awareness to empower our souls. Sometimes it is hard, but remember that there is nobody like you, “ka tem ninguem sima bo”!
I am a people’s person and I love to hear stories, so feel free to share anything with me :)
Mon conseil pour toutes les criolas à travers le monde c’est de ne pas avoir peur et de suivre vos rêves. Parlez haut et fort pour que l’on vous entende. Nous les femmes, nous sommes plus fortes quand nous sommes ensembles, alors réunissons-nous pour lutter pour un monde meilleur. Pas besoin de nous mettre en compétition entre nous ou de débattre sur laquelle est la plus belle ou a le mieux réussi. Nous devons nous élever mutuellement. Ce n’est pas toujours facile. Mais c’est important de se rappeler qu’on est toute unique. « Ka tem nunguem sima bo ».
Je suis quelqu’un de très ouvert et j’adore discuter avec tout le monde, alors n’hésitez pas à partager vos histoires avec moi !
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